Après une bonne nuit de sommeil et un bon petit-déjeuner, vous êtes parés pour un jeu de piste. Vous trouverez la première au bout de notre rue : la plaque émaillée « Rue du Pot Vert ». Puis un peu plus loin sur votre gauche, vous découvrirez la plaque « rue de la Foulerie », en empruntant cette rue, sur votre gauche celle « rue du Puits d’Or » et ainsi en flânant dans les rues de la basse ville à la recherche de ces plaques, vous serez guidés à travers les points remarquables de notre patrimoine : la porte Morard, l’église Saint-Pierre, la rue des Ecuyers, la rue du Bourg, et bien d’autres. L’occasion pour vous de faire une jolie promenade le long de la rivière « Eure » et au fil des rues bucoliques.
Mais connaissez-vous l’origine de ces plaques de rue ?
La dénomination des rues et la numérotation (ou numérotage) des habitations dans une commune sont indispensables pour bien se repérer et pour faciliter la vie des citoyens. Le quartier de l’église Saint-Pierre et ses rues avoisinantes sont situés dans le secteur sauvegardé de la ville. Le caractère historique de cet espace oblige à respecter les règles de mise en valeur et d’esthétisme. Après avoir œuvré sur l’enfouissement des réseaux électriques et avoir vu disparaître les affreux noyaux de fils et poteaux ciment, la plus vieille association de la ville, le Comité du quartier Saint-Pierre a réfléchi à impliquer les artistes locaux dans un travail qui égayera le quartier dans l’idée de faire entrer l’art contemporain dans la ville.
Naissance d’un projet !
En 1998, l’association du Comité Saint-Pierre lance un concours d’artistes et propose de subventionner un projet artistique sur le thème « du cheminement ». A l’automne, 11 artistes exposeront leur réflexion à la Collégiale Saint-André et ce sont les votes des visiteurs qui les départageront. A l’issue de l’exposition, c’est le projet de l’artiste chartrain, Alain Péanne, qui est retenu.
Une première série de plaques de rues originales voit le jour en Altuglas et est testée sur les façades (voir photo ci-dessus). L’idée plaît mais la matière est jugée trop fragile, les plaques devront résister aux aléas climatiques et à l’usure du temps. Il faut donc trouver un autre matériau.
Alain Péanne, pas à court d’idées propose l’émaillage. L’artiste suivra un stage afin de réaliser lui-même chacune des œuvres. Deux mois de travail seront nécessaires pour ce magnifique résultat. Ainsi naissent vingt-cinq plaques de rues en tôle émaillée où se mêlent humour, originalité et détails des rues évoquées.
La plaque émaillée est une plaque d’acier, à laquelle il est donné sa forme. La plaque recevra un traitement de surface (biscuit), puis l’émail. La plaque est chauffée à forte température. L’opération pourra se répéter plusieurs fois selon les couleurs, l’aspect espéré.
Finalisation du projet !
En 2001, les rues du quartier s’ornent de nouvelles plaques de rues. Ces petites œuvres remplissent leur rôle indicateur de cheminement pour une promenade amusante dans la Ville Basse de Chartres.
Vingt ans après vous pouvez encore observer 23 plaques, en effet entre les vols et le retrait d’une plaque qui n’était pas au goût de l’artiste, certaines ont été remplacées et d’autres ont disparu comme celle du tertre du pied plat.
Alors à vos baskets et appareils photo on veut voir les résultats de vos chasses aux plaques de rues.
Lors de votre promenade, vous remarquerez que la plaque de la rue Aux Prêtres comporte 6 personnages, mais saurez-vous les reconnaître ? indice : certains ont vécu et d’autres vivent encore dans cette rue.*
L’association éditera 16 des 25 plaques, en cartes postales. Elles sont toujours disponibles auprès du bureau de l’association.
*La réponse vous sera donnée lors d’un séjour dans nos chambres d’hôtes.
@crédit photo Alain Peanne et Fabrice Menard.
@informations : Alain Péanne et site Virages – signalisation